1er numéro de Podcable, le podcast du label Cable de France avec Marie-Thérèse Blanot

01 décembre 2021

Dans le 1er numéro du podcast du label Cable de France, Podcable, rencontre avec Marie Thérèse Blanot, déléguée générale du SYCABEL, le syndicat professionnel des fabricants de câbles électriques et télécommunications. Dans ce podcast, Mme Blanot revient sur le premier semestre 2021 et les perspectives pour la branche Télécom et énergie. 

« On a eu une année 2020 qui était vraiment très mauvaise avec des résultats de l’ordre de moins 20%… Et finalement, on retrouve une très bonne activité au premier semestre 2021, avec en particulier dans les domaines de la construction, les réseaux de distribution… Cela donne une activité dynamique et c’est plutôt excellent. Sur les télécoms c’est un petit peu différent car, lorsqu’on a vu que le déploiement du très haut débit marchait très bien et que qu’il allait plus vite qu’on ne l’avait prévu, il y a eu la crainte de ne pas avoir suffisamment de produits et donc des approvisionnements assez importants au niveau de câble chinois. Ce qui fait finalement que l’on n’est pas revenu au niveau, puisque les stocks sont en train de s’écouler… Nous pensons avoir un rééquilibrage sur le 2nd semestre. On espère une bonne année 2021 ! »

Beaucoup d’industriels sont confrontés aujourd’hui a des problèmes d’approvisionnements. Qu’en est-il de la filière des câbles ? 

« En ce qui nous concerne, on peut dire que la situation extrêmement tendue. Elle allonge les délais de livraison mais en particulier en Télécom on n’a pas de catastrophe. Pour la partie énergie, on voit vraiment des hausses extraordinaires de matières premières. Là on peut parler de retard, de décalage de commandes chez nous et donc de livraison chez nos clients. Cela nous oblige à se rapprocher de nos clients donneurs d’ordre et ça, je trouve que c’est quelque chose d’extrêmement positif. On a dans nos entreprises un grand savoir-faire, une compétence technique et d’innovation, donc ça nous permet aussi, lorsqu’on voit qu’on a des éléments ou des ingrédients manquants dans le domaine des matières premières, d’être assez astucieux pour modifier nos formules, remplacer une matière par une autre. » 

Quelles sont les perspectives pour la branche énergie à court et moyen terme ? 

« D’une façon générale, toute la partie câble électrique est liée à la stratégie de « transition énergétique » ou « stratégie bas carbone ». En fait, si l’on veut moins d’énergie fossile, on veut plus d’électricité. Donc pour nous ça veut dire plus de transports de distribution, branchement et raccordement. Il s’agit de marchés encourageants sur la partie électrique. »

 Et pour la partie qui concerne la fibre ?

On sait qu’on aura un point d’inflexion quelque part en 2022. Après, nous arrivons dans une phase où le gros du très haut débit sera fait et donc il restera la maintenance et d’autres usages qui nécessiteront pour nous de fabriquer et de vendre nos produits. Et puis il y aura aussi l’export : on parle d’Angleterre, d’Allemagne mais bien sûr aussi de l’Afrique, puisque il y a des besoins qui existent même si le déploiement peut être un peu différent évidemment. »

Dans un univers économique mondial très concurrentiel quel est selon vous la place de la France ?

Nous pensons que l’industrie française qui innove, qui est près de ses clients, qui a une supply chain agile répond au besoin. C’est important d’ancrer et de garder ces emplois industriels dans le territoire. Pour nous c’est ça l’enjeu : on a des usines en France et en Europe donc on est capable de rendre disponible les produits pour répondre au besoin, que ça soit un besoin électrique ou un besoin numérique. Et ça je pense que c’est extrêmement important. On parle de souveraineté numérique, on peut aussi parler de souveraineté énergétique. On a peur de rien pour peu qu’on joue à armes égales c’est à dire que la conformité des produits, les valeurs RSE, l’empreinte carbone des produits qui arrivent sur le marché puissent être comparés et qu’on puisse reconnaître le savoir-faire français.

 C’est tout l’enjeu du label Cable de France…

Nous on est contrôlés, on mesure nos produits, on challenge nos prix de ventes et c’est tout à fait normal. Simplement, il faut que la compétition soit « fair » : nous au travaille pour qu’une surveillance du marché ait lieu c’est que les règles soient les mêmes pour tous.

Merci Madame Blanot pour cet entretien ! Rendez-vous dans quelques mois pour faire le bilan de l’année complète.